Black Birds Consilium

Chapître 1

-Vous voici arrivé à votre Pad Cmdr RedFox. Vous êtes libres de reprendre votre route. Bon courage pour la suite.

Sur ces mots , les deux gardes du Consilium tournèrent les talons et répartirent rapidement.

Red les regardaient s’éloigner, hagard ; il tenait à peine debout.
Il resta plusieurs minutes, sans réaction, figé.

Reprendre sa route… Pourquoi faire? Comment le pourrait il ? Le souvenir de Marie, son crime avait maintenant refait surface et plus rien ne lui semblait avoir la moindre importance désormais.

Une voix familière dans son oreillette le fit sortir de sa torpeur :
-Red, c’est toi? Enfin! J’étais morte d’inquiétude . J’ouvre le sas et j’arrive.

Quelques secondes plus tard, Doki l’avait rejoint sur le Pad. elle se planta face à lui, elle était à la fois heureuse et inquiète de le retrouver.

-Qu’est-ce que ses saloparts t’ont fait Red ? 

Il avait manifestement perdu beaucoup de poids et était presque méconnaissable : les joues creusées, le teint pâle, les yeux injectés, et surtout cette expression de désespoir qui se lisait sur son visage.

-Si je retrouve le grand type en noir un jour, je lui briserai les os un par un, très lentement…
Ils t’ont torturé c’est ça ? C’était la phalange ? Bon sang , dis quelque chose ! 

Red baissa les yeux vers Doki. Il tomba à genoux, les yeux à hauteur de la grosse tête de Doki.
-Ce n’est pas lui qu’il faut blâmer ma belle, mais moi…Tout est de ma faute…

Doki s’avança et Red s’accrocha à sa grosse tignasse.
Ils restèrent comme ça un moment, sans rien se dire, puis Doki brisa le silence.

-Red, le prend pas mal , mais j’aimerais que tu prennes une bonne douche maintenant…
Les gardes du Consilium ont ramené des vivres à bord hier. On sera mieux à l’intérieur, tu me raconteras tout ça plus tard quand tu auras repris un peu de forces.

Chapître 2

Sa cabine était bien rangée.

Il venait de finir sa lettre.
il y demandait au borgne de trouver un nouveau maître pour Doki, de vendre sa flotte et d’en repartir à part égales les bénéfices entre ses frères et sœurs.

Tout était en ordre.

Il s’essaya tranquillement, posa son blaster sur la table et sorti une vieille bouteille de cognac qui traînait dans le tiroir de son bureau.

Il enchaîna deux verres d’une traite.
Il continuait à voir l’image de Marie , et il ne le supportait plus: il était temps d’en finir.

Saisissant son arme et la plaçant sous la mâchoire, sa respiration avait violemment augmentée, il sentait son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. La mâchoire crispée et les yeux clos, il imaginait un grand flash au moment où il appuierait sur la détente.

Des dizaines d’images de mirent à défiler en boucle dans sa tête: sa famille, Doki, les Thargoïds, ses anciens potes de l’armée, les Black Birds, les filles dans les bars, le Perséphone, Marie, etc.

Les flashs se faisaient de plus en plus rapides et lumineux, et il sentait dans le même temps monter en lui cette puissante colère, celle qui lui donnerait la force d’appuyer sur la gâchette…

-Ça ne vous sauvera pas Monsieur Fox !

Cette voix, Red la reconnaissait entre toutes.

L’homme au long manteau se tenait debout, les mains dans le dos, à l’entrée de la cabine, et Doki était sagement assise à ses pieds.

-Je croyais qu’on ne devait plus se revoir.
-Je le croyais aussi, mais les choses ont rapidement évoluées ces dernières heures, et elles sont plus beaucoup plus importantes que le sort de nos propres personnes. Votre mort et la mienne étant inéluctables, elles peuvent bien attendre encore un peu.

-Nous? Il n’y a pas de nous. Doki, qu’est ce que tu fais avec ce type?
-Écoutes le Red! Fais moi confiance et écoutes le.

Red regarda fixement Doki, puis l’homme au long manteau. Il se résignât à ranger son arme.

-Le fait est que, depuis quelques jours , il y a une recrudescence de l’activité militaire ici à Maia. Vous savez que la Fédération a mis en poste un capital ship afin de sécuriser le système et les activités de recherche du professeur Palin sur les UAs.

Depuis les récentes interceptions de vaisseaux par les Thargoïds, un nouvel amiral a été dépêché pour superviser le déploiement de l’armée Fédérale dans le secteur.

Zachary Hudson a nommé un officier supérieur du renseignement, un homme d’une grande expérience dans les opérations clandestines…

-Fitz ! Fitz est ici !
Red n’en croyait pas ses oreilles. Celui qui l’avait poussé à tuer Marie était là, tout près…

-Précisément. Et le consilium estime que ce personnage est beaucoup trop dangereux dans la situation actuelle.
Il est ambitieux et il n’hésiterait certainement pas à provoquer inutilement un conflit à court terme avec les Aliens pour légitimer le renforcement de sa position au sein de l’armée fédérale.
Le LARA estime que nos recherches ne sont pas suffisamment avancées en l’état pour nous donner une chance en cas de conflit à grande échelle contre les Thargoïds.

Nous devons écarter ce risque,
nous devons donc éliminer Fitz.

Red resta silencieux , regardant droit dans les yeux l’homme au manteau, se demandant si celui-ci croyait vraiment à ce qu’il venait de dire.

-Je connais bien Fitz, il est malin , prudent et il doit être extrêmement bien protégé. On a quasiment aucune chance.

-Et vous êtes celui qui le connaît le mieux: j’ai besoin de vous pour cette mission. Si vous échouez, vous aurez trouvé ce que vous cherchiez il y a quelques minutes à peine!
Vous n’avez rien à perdre.

L’homme au long manteau s’approcha de Red. Il était plus impressionnant que jamais. Sa voix puissante se fit entendre:

-Monsieur Fox,
je suis venu vous offrir votre vengeance,
je suis venu vous offrir le moyen de sauver des millions de vies,
je suis venu vous demander d’honorer votre dette envers le Consilium !

Monsieur Fox, je m’appelle Marcus et
je suis venu vous offrir votre rédemption !

 

Chapitre 3

Red avait analysé la situation depuis la veille : Il était hors de question de pouvoir approcher Fitz, il fallait donc le forcer à venir à lui.

Fitz était un pur produit des renseignements, il en maîtrisait tous les risques et savait s’entourer d’un premier cercle d’officiers triés sur le volet, totalement dévoués et en qui il avait une totale confiance: Il y en avait toujours trois. Fitz ne supervisait jamais plus de 2 opérations en même temps, le troisième servant à parer à la mort d’un des deux autres en cas de nécessité.

Il fallait atteindre ce premier cercle et faire naître le doute dans la confiance que Fitz avait envers eux. Il serait forcé d’intervenir en personne et serait ainsi plus vulnérable.

Marcus pouvait assurer la logistique et avait accès à un grand nombre d’informations sur les activités de la fédérale, mais il n’avait encore pu les identifier.

Le Consilium ne devait pas être soupçonné. Red allait devoir agir seul sur le terrain. S’il se faisait prendre, la vengeance personnelle de Red serait le meilleur alibis du BBC.

Marcus venait d’arriver.
-J’ai une bonne nouvelle Mr Fox, un nom: Aaron…
-Greet. C’est très surprenant qu’il soit encore là. Je l’ai connu: c’était un arriviste de première catégorie. J’aurais parié qu’il se serait fait éjecter depuis longtemps. S’il est encore là, c’est certainement le plus ancien de la bande et celui qui doit être sur les missions les plus sensibles. Vous avez pu savoir ce qu’il a fait ces derniers temps?
-Il a couvert des transports de matériels militaires depuis Sol jusqu’à Maia: 3 aller-retour en tout.
-il y a autre chose, nécessairement.
-pourquoi dites vous cela ?
-Un type de son niveau et avec son expérience sur ce genre de mission ? Marcus je vous croyais plus intelligent.
-Vous pensez à quoi?
-Si Fitz l’a envoyé, c’est que ce sont des missions sous couverture. Ils transportent autre chose que des armes. Vous allez me retrouver la trace de Thomas Juggler. Il était cul et chemise avec Greet à l’époque. Greet passait son temps à le manipuler, on aurait dit qu’il s’entraînait dessus. Je dois le pister et voir si je peux en tirer des infos utiles sur Greet.
Doki, programme moi la route pour Sol, on part dans 2 minutes.
-Reçu Red, je m’en occupe.
-Monsieur Fox, pour garder le contact…
-Red s’il te plaît Marcus, on arrête le numéro avec Mr Fox. Tu as truffé le vaisseau de mouchards si tu es pas trop con Marcus, ça sera pas difficile…

Marcus accrocha pour la première fois un large sourire sur son visage. Red se demanda si ça ne le rendait pas plus effrayant en définitive.

-On va dire que j’ai un peu de métier moi aussi Red.

 

Chapitre 4

Red, attention le tunnel est instable !

Il venaient de faire à peine 2 ou trois sauts depuis Maia. Un frisson parcourut l’échine de Red.
-Doki, ce n’est pas le tunnel qui est instable, c’est une interception !

Ca s’était passé exactement comme pour les autres pilotes. Le vaisseau désactivé, un vaisseau Alien énorme qui arrive sur zone, le scan et puis disparaît.

Red réalisa à quel point la menace était grande. Il était clair que nous n’avions pas encore la capacité technologique des Aliens. Il ne fallait surtout pas prendre le risque de laisser Fitz déclencher un conflit global…

Quelques heures plus tard, son arrivée dans le système Sol lui fit chaud au coeur.
On a l’impression de rentrer à la maison hein Red? Pas vrai?
-Tu as raison Doki, c’est toujours spécial .

Red parlât en haussant la voix:
Marcus, on va bientôt arriver à la Station Lincoln. J’espère que tu as trouvé notre homme.

A sa descente sur le Pad, un jeune homme, un technicien en apparence s’approchât de lui et fit tomber un papier au sol avant de poursuivre son chemin.

Red le ramassât discrètement avant de filer en direction de la zone d’accueil portuaire. Quand il fut à l’écart , il déplia le papier sur lequel était écrit : Bar le prestige, 17h

…Ce bar portait bien mal son nom. A côté le Perséphone était un vrai palace.
Le sol était collant et la crasse qui recouvrait les murs avait moisie avec le temps. Red s’installât dans un coin sombre afin de pouvoir observer les entrées et sorties sans être remarqué.

Une des serveuses, qui devait manifestement assurer des heures supplémentaires en privée pour ses clients les plus généreux, s’approchât :
-Alors chéri, qu’est ce que tu prends?
-un triple scotch

C’était probablement la seule chose ici qui ne risquait pas de l’infecter…
La serveuse hurla en direction du bar :
Un triple pour mon nouvel amoureux !
Elle se pencha en avant vers Red, révélant par la même occasion l’étendu de ses charmes.
-Ici mon mignon, tout est consommable. Tu m’appelles quand tu veux passer au dessert ?

…Thomas arriva une dizaine de minutes plus tard.
Red le reconnût immédiatement, même s’il avait pris 20 bons kilos depuis l’époque.
Il portait un uniforme de la fédérale qui affichait le grade de lieutenant, le même que lorsqu’il était en activité.

Red le suivit quand il repartit deux heures plus tard. Thomas avait pris trois filles à sa table pour lui tenir compagnie , et était monté dans les chambre avec deux d’entre elles pendant un petit moment.

A la surprise de Red, il ne se rendit pas dans un casernement mais dans une zone de stockage civile, dans un coin plutôt isolé .

Red attendit a l’extérieur jusqu’au départ de Thomas, environ 30 minutes plus tard. Il portait une valise métallique . Une fois seul, il pénétrât dans le dépôt, non sans mal: il avait perdu la main pour crocheter les serrures…

L’entrée du dépôt avait été transformée en Sas de décontamination et des combinaisons étanches pendaient au mur….

 

Chapitre 5

Red venait d’arriver sur la passerelle de son vaisseau. Il regarda Doki en souriant puis, levant la tête pour trouver les micros , dit :

Marcus, je pense qu’on le tient !
Ce serait bien de venir me rendre une petite visite.

Une heure plus tard, Marcus écoutait Red lui expliquer le résultat de sa filature.
-du traffic d’UAs?
Marcus avait l’air surpris.
exactement !
-Comment vous comptez exploiter ça Red?
-On va faire éclater un scandale dans la presse sur Sol. Le train de vie de Thomas est beaucoup trop important pour un lieutenant, c’est certainement lui qui deal des fragments d’UA pour le compte de Greet. Je ne sais pas si Fitz est impliqué mais on peut parier que Greet essaiera de lui faire porter le chapeau. Dans tous les cas leur confiance va voler en éclats.
Si on arrive à impliquer un des deux autres officiers sous les ordres de Fitz, il sera mis à l’écart, isolé et il sera à ma portée.
-Je n’ai pas d’autre nom à te donner pour le moment Red,je suis désolé.
-Ne t’en fais pas Marcus, je sais aussi comment faire pour que les langues se délient, je n’ai besoin que de temps…

…4 semaines s’étaient écoulées depuis le début des filatures.

Red avait accumulé de quoi faire plonger Thomas et Aaron: photos, fragment d’UA, des enregistrements de ses paiements au bar, des écoutes posées dans les chambres . Le dossier était solide et Marcus avait récupéré des traces de transactions entre Aaron et Thomas et avait trouvé le bon contact dans la presse de Sol lorsque le moment serait venu.

Le dossier était prêt, ne manquait plus que le détonateur pour faire tout sauter, et le dernier enregistrement de Thomas avec une des filles venait de révéler le nom qui lui manquait: Richard Waltz.

Lui, Aaron et Richard devaient aller ensembles récupérer du matériel dans un laboratoire de recherche sous contrôle de la fédération la semaine suivante.

Marcus arrivât pour dire ce qu’il avait appris de son côté sur cette mission.
Red, je pense que vous avez votre fenêtre de tir: HIROCK ! Ça vous rappelle quelque chose ?
-Doki, c’est là qu’elle a été créée.
-C’est là qu’ils vont récupérer leur cargaison, dans le laboratoire que vous connaissez bien.
-Richard était il y a encore peu responsable du département recherche de la défense, mais personne n’avait signalé son rattachement à Fitz sur Maia.
-Fitz doit encore se méfier de lui: c’est une pièce rapportée. C’est pour ça qu’il envoie Aaron avec lui. La cargaison doit être très précieuse à ses yeux.
-Vous avez toujours vos entrées là bas Red?
-Je pense que Doki a besoin d’une petite révision en effet…

…/…

Chapitre 6

Red et Doki s’arrêtèrent quelques secondes pour humer l’air qui emplissait la station. Il y avait cette légère odeur d’éther, caractéristique des laboratoires.

HIROCK était parmi les meilleurs, pas étonnant que l’armée ait passé des contrats avec le laboratoire de recherche du coin. Celui ci était malgré tout resté civil, autrement dit la sécurité n’y était renforcée qu’au sein même de chaque labo, et pas dans les espaces communs.

la salle d’attente donnait sur le hall d’accueil. Il vit arriver une escouade de douze hommes avec les caisses en acier. Aaron et Richard étaient bien là. Ils allèrent se signaler à l’accueil.

Red s’approcha d’une hôtesse en compagnie de Doki et parlât assez fort pour être sûre d’être entendu:
Mademoiselle, c’est inadmissible ! Voilà 30 minutes que j’attends mon rendez vous pour ma chienne ciborg ! Ce retard est inacceptable ! Vous m’aviez habitué à mieux pourtant. 

La jeune fille au comptoir rougit et bégayât :
-Vous êtes ?
Monsieur Fox !
-Monsieur votre rendez vous est dans 1h je ne comprends pas…
Red ! Red c’est pas vrai, c’est toi ?

Aaron venait de le reconnaître…

…/…

Le scandale avait éclaboussé l’état major et Zachary avait lui même ordonné le renvoie de Fitz. S’il n’était pas directement impliqué, son incompétence flagrante pour s’entourer ne pouvait être tolérée à ce niveau de la hiérarchie militaire.

Red savourait encore la comédie des retrouvailles qu’il avait joué avec Aaron. Il avaient évidement pris un verre ensembles dans la salle d’attente pendant quel leurs hommes récupéraient la cargaison. Richard s’était un peu fait forcé la main pour venir mais Aaron , trop heureux d’avoir un témoin à ses côté pour le voir déballer ses exploits et son ascension fulgurante dans l’armée, avait insisté.

Red n’avait eu qu’à revenir fouiller les poubelles pour récupérer le gobelet sur lequel Richard avait laissé son ADN, celui là même “étrangement” retrouvé sur le dossier transmis à la presse la semaine suivante…

Fitz était désormais sur la touche, isolé et sans protection.

Red était rentré à Munfayl et pouvait désormais penser à la suite tranquillement.

Marcus arrivât à son appartement avec une bouteille d’Armagnac hors d’âge, tout sourire :
J’espère que j’ai bien choisi !
-Les occasions sont trop rares Marcus, je ne vais pas bouder mon plaisir, entre donc.

Les deux hommes avaient trinqué à la réussite de la mission.
A cette “partie” de la mission , précisa Red.
-La menace est écartée Red, Fitz hors jeu, le nouvel amiral en charge des opérations est plutôt du style soumis envers Zachary. On vient de gagner du temps et tu as probablement sauvé des millions de vies. Tu peux être fiers de toi.
-Marcus, je ne serai jamais fiers de moi : tu le sais bien. J’ai une dernière mission à accomplir. Tu sais que je dois le faire pour elle, pour Marie.
-Écoutes, le Consilium estime que les choses devraient en rester là maintenant.

Red se leva et regardât Marcus droit dans les yeux, il ne souriait plus du tout:
Je ne parle pas du Consilium, Marcus, mais de toi.
Tu m’a promis que tu m’offrirais ma vengeance et tu tiendras ta promesse…

Chapitre 7

Fitz entrât dans son appartement. Il s’était remarié 5 ans plus tôt et y revenait de temps en temps, entre 2 missions. Une fois démobilisé, Marcus n’avais eu aucun mal à le localiser.

Fitz avait pris quelques rides de plus et avait perdu quelques cheveux depuis l’époque. En dehors de cela, il avait gardé sa dégaine de monsieur tout le monde, le type qu’on ne remarque jamais.

Le grand salon donnait sur une immense baie vitrée, la vue était superbe.

Il laissât la lumière éteinte et s’avança jusqu’à la grande baie vitrée pour admirer le paysage. Il prit une grande respiration.
Félicitation Red, vous avez réussi un joli coup. Je n’ai rien vu venir et quand l’affaire a éclaté, il était trop tard pour réagir. Nous n’avez rien perdu de vos talents…Je suis assez fier de vous malgré les circonstances.

Red allumât une lampe tandis que Fitz se tournait vers lui: Il se tenait là, assît dans un fauteuil de bonne facture, le blaster aligné sur Fitz.

Ainsi donc vous avez retrouvé la mémoire. J’avais pourtant parié que cela n’arriverait pas après votre accident.
-Ce n’étais pas un accident Fitz, vous m’avez forcé à la tuer. J’appellerais plutôt ça une conséquence.
-Vous avez fait un choix Red, le choix de tuer parce que c’est dans votre nature; il est dans notre nature de faire ce genre de choses.
-Notre nature? Je ne suis pas comme vous Fitz!

Fitz s’avança lentement vers Red en le fixant du regard.
Oh que si, vous l’êtes Red. Aussi sûrement que vous avez exécuté celle que vous aimiez, vous êtes venu ici même assouvir votre soif de vengeance. Dans les deux cas vous avez préparé, organisé, planifié votre acte. Il faut une grande force intérieure ou être fou pour supporter le dilemme, le conflit intérieur qui nous ronge un peu plus chaque jour qui passe.

Red se sentit tout à coup très mal à l’aise, et sentit sa main se crisper sur son arme.
Fitz poursuivit:
Il n’est pas question ici de bien et de mal, mais de devoir.
Vous saviez que vous deviez la tuer pour le bien de la mission.
Les hommes comme nous existent depuis la nuit des temps.
Les hommes comme nous sont les bras armés de ceux qui créent les civilisations, ceux qui font des conquêtes et l’histoire…
Nous sommes le mal nécessaire, celui qui sert à faire vivre la cause des princes!

Vous venez ici devant moi pour m’abattre, pour venger Marie parce que vous estimez que c’est désormais votre devoir. Je le comprends et je l’accepte.

Mais souvenez vous de ceci et apprenez jeune homme que vous êtes tout comme moi un assassin: Vous aurez beau l’habiller de la plus noble des causes : ce n’y changera rien.

Fitz était arrivé à la hauteur de Red. Il s’agenouillât et mis les mains derrière sa tête, il était prêt.

Red se relevât et posa le canon de son blaster sur le front de Fitz…
Il resta quelques secondes, dans le silence, le doigt posé sur la détente.
Il revoyais l’image de Marie, et sentit la colère monter en lui comme la lave monte au coeur d’un volcan…

Un grand flash illuminât la pièce , puis le corps sans vie de Fitz tombât au sol dans un bruit sourd.

Red regardait le corps de son ennemi à ses pieds. La haine et la colère s’étaient envolées.
Il lui semblât qu’il pouvait à nouveau respirer librement.

En quittant la pièce , il s’adressa une dernière fois au cadavre fumant de Fitz
Merci pour cette dernière leçon professeur. Vous avez absolument raison: le devoir du prince est de faire le bien quand il le peut, et le mal quand il le doit.

Mais ce soir, le prince, c’était moi!

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