9 Septembre 3304, Bondarek Orbital, système Munfayl
-Encore ? Mais tu es un ogre !
Uriel venait de se servir une autre assiette d’œufs brouillés. Il était debout, face au comptoir de la cuisine, nu comme un vers. Alexandra le comtemplait depuis la chambre. Un rayon de lumière venait sublimer ce corps sculpté, tel les antiques athlètes terriens.
La grande verrière de l’appartement offrait une vue superbe sur Bondarek et ses océans.
-La faute à qui si je dois reprendre des forces ce matin ? Hum?
Alexandra souria en songeant à leur nuit d’amour torride, elle sentait encore des picotements dans son ventre. Uriel ne l’avait pas quitté depuis son malaise. Elle était tout simplement heureuse ce matin. Si seulement je pouvais figer cet instant pour l’éternité se dit-elle…
Uriel revint dans la chambre et l’embrassa. Elle l’attrapa par la main et tenta de le faire tomber sur le lit, mais celui ci se releva.
-Ne t’inquiètes pas, je vais revenir m’occuper de toi, mais pour le moment je dois prendre une douche et filer. Je suis déjà en retard.
-En retard ? Où comptes tu aller comme ça, p’tit cul !
Elle sembla très satisfaite de sa petite blague, les yeux pétillant de malice.
-P’tit cul , il a du boulot ! Je te rappelle que je bosse moi aussi pour le Consilium, Madame la Porte-Parole. Et que nos « patrons » m’ont demandé d’aller interroger Steinman. Je dois en tirer le maximum avant le procès.
Le regard d’Alexandra s’assombrit subitement.
-N’y vas pas. S’il te plaît Uriel, cet homme est un faiseur de mort, il n’y a rien de bon en lui.
-Tu as peut être raison, mais c’est mon boulot. Et puis qui sait, peut être que j’arriverai à en sortir une information décisive pour la guerre. On ne peut pas ne pas essayer. Je perds des hommes quasiment tous les jours, surtout maintenant avec ces nouveaux Hydra…
-Tu ne sais pas de quoi il est capable. Tu ne sais pas ce qu’il a déjà fait par le passé. C’est un homme qui n’a aucune limite. Il me fait peur.
Uriel se redressa de toute sa hauteur, désignant du doigt ses attributs virils bien mis en avant , et dit avec un large sourire
-Tu t’inquiètes pour rien. Hier soir aussi tu avais peur de celui là ! Finalement t’as vu comme il t’as fait du bien ?
Elle pouffa et éclata de rire.
-T’es con !
Content de lui, Uriel disparu dans la salle de bain.
Quelques minutes plus tard, il s’apprêtait à quitter l’appartement. Alexandra tenta une dernière fois de l’en dissuader.
-Je suis sûre que nous trouverons d’autres méthodes pour gagner cette guerre. Reste avec moi Uriel ! Reste ici et fais moi encore l’amour. C’est le mal qui t’attend là bas…
Uriel la regardait et la dévorait littéralement des yeux.
-Je vais bien vite revenir ma belle! Mais avant, je dois aller voir le mal d’un peu plus près: tu sais comme moi que celui-ci est parfois nécessaire…