–Madame Gidh ?
-Dites moi que vous avez une bonne nouvelle!
-C’est imminent! Il ne va pas tarder à se réveiller. Ses signaux cérébraux s’amplifient d’heure en heure. Je pense que vous devriez venir maintenant!
-Je fais aussi vite que je peux.
Je raccrochais et me tournais vers Luc:
–C’est le moment; il te faut combien de temps pour préparer un transport ?
-Allons Alexandra, tu me connais ? Il est déjà prêt: PAD 25, un asp banalisé avec une grosse portée de saut et une grosse vitesse de pointe. Tout juste deux sauts à faire.
–Alors allons y!
15 minutes plus tard, je pénétrais dans cette chambre de réveil. Luc resta à discuter avec ses hommes qui montaient la garde depuis des semaines pour sécuriser les bâtiments. Je saluais le responsable de l’équipe médicale.
-Il n’a pas encore repris connaissance mais c’est une question de minutes.
Je m’approchais du lit et regardais cet homme dont je ne savais rien et qui revenait d’entre les morts. Il était plutôt beau gosse même si des cicatrices étaient venues marquer ce fin visage tatoué à la manière des guerriers ancestraux. J’avais insisté auprès du docteur pour qu’ils lui gardent sa crinière intacte. Je lui avait dit que c’était important qu’il puisse se reconnaître dans la glace lorsqu’il se réveillerait. Une maigre consolation sachant qu’il lui faudrait probablement des semaines ou des mois à recouvrer toute sa motricité, s’il la retrouvait un jour.
Je vis ses paupières se plisser et son visage se crisper. Je me tournais le médecin:
–A-t-il mal ?
-Il est sous anti douleur pour éviter cela justement, me répondit-il.
Alors que je retournais vers notre inconnu, celui ci venait d’ouvrir les yeux et me regardait fixement.
–Salut ma belle, c’est toi qui me fait ma toilette j’espère !?
Je ne vais pas mentir, cette entrée en matière me fit plus sourire qu’elle ne m’agaçât. Les Black Birds d’aujourd’hui ne différent pas de leurs aînés pensais-je…Je m’approchais de lui.
–Ici c’est moi qui pose les questions! Et vous allez m’appeler Madame à partir de maintenant si vous ne voulez pas que je vous fasse remettre dans votre boîte de conserve et balancer tout droit dans le cœur d’une étoile.
Je le vis écarquiller les yeux et tenter de bouger. Soudain la peur apparut sur son visage. Le docteur intervint:
–N’essayez pas de bouger! Il faudra du temps avant que vous retrouviez l’usage de vos membres.
–Où-je suis et qui-vous êtes ?
C’est moi qui repris la parole.
–Je m’appelle Alexandra Gidh et la bonne question n’est pas de savoir “où” mais “quand” sommes nous.
Son regard semblât partir quelques secondes dans ses souvenirs, sa respiration s’accéléra; ses pectoraux semblaient vouloir déchirer le drap qui le recouvrait.
–Le Fondateur ! Faite le venir tout de suite ! L’INRA est en train de mettre au point une arme ! Nous allons gagner cette foutue guerre !…